Mongin
J’aime le chemin qui mène à
ta maison
Il sent le romarin il est plein
de chansons
Mon pied s’y trouve serein et
ma main s’y libère
Toi qui fais de mon cœur le
havre d’une saison
Toi qui construis autour un beau
caparaçon
O Célimène tes yeux me font
plonger
Au tréfonds de ton âme si
bleutée
Que l’azur lui-même y a perdu
ses peines
D’arbre en arbre le geai
voltige et s’y entraîne
J’aime le chemin qui mène à
ta maison
J’y respire serein j’y suis
apparition
Aux doux reflets d’iris aux
magies télépathes
Tu sais quand j’y reviens :
les essences délicates
Te préviennent de la calme et
douce arrivée
Du moindre passager de ces
senteurs cuivrées
Tu me salues de loin
Ton cœur en bout de main
Ici je sens mon cœur doucement
qui se gonfle
Le chat au coin du feu fait le
gros dos et ronfle
Mille sourires y accueillent le
voyageur fourbu
Qu’entre tous tu auras comme
ami reconnu
Et que tu fais asseoir et
largement régale
De ton vin cuit crémeux
Et de ton rire joyeux
Faisant sortir ainsi le fruit de
son écale
Combien j’aime le chemin qui
mène à la raison
Celle du fin fond des bois
purifiée sans façon
Celle qui rend l’art gracile et
le temps parasite
Comme gui sur hêtre, commensal
émérite
Le rivage est muet face aux
assauts des vagues
Et moi sur ton chemin je pleure
et je divague
Chaque fois qu’il m’est
devoir de partir de chez toi
Et de sentir du jour l’insondable
surpoids