mercredi 31 octobre 2018

Trahi par un "ami"

Jésus-Christ n'en avait que douze, vous savez, et l'un d'eux était un agent double.

La Taupe, de John Le Carré

Honoré d'Estienne d'Orves
Trahi par un "ami"
Et livré aux nazis


Quand à Caluire l'œil torve
Jean Moulin était pris
Photo d'un médaillon de bronze avec le visage d'un officier de marine
Photo prise sur Wikipedia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Honor%C3%A9_d%27Estienne_d%27Orves

Qui se souvient de lui
Se souvient de l'amour
Aussi fort que la nuit
Aussi fort que la mort

Jusqu'à la fin Kippour
Trahi
Chateauvieux 
Mon adieu

Et la nuit
Évincée par la vie




lundi 29 octobre 2018

Le puzzle défectif






au couvain de tes yeux de velours
j'ai trouvé si belle plume
qu'à tes amants d'amour
je l'ai bien crue posthume


et si pour l'eau claire de tes toiles
les mains de Shiva se joignent
c'est pour pain béni de tes voiles
que le peuple de l'écrit l'empoigne

(comme vient cet été si ma mie revenait
si le vent entêté essoufflait son absence
si la pluie effaçait les traces du passé
je l'aimerais autant que tu aimes la danse...)

il manque deux pièces au puzzle de mes jours
sont-ce deux mots perdus à jamais, mon amour


29.10.2018 (sur un poème de jeunesse.)







vendredi 26 octobre 2018

Dors, dors, petit peuple d'or



Le sommeil est une sorte de protection, si paradoxal que cela puisse paraître.

in Molloy, de Samuel Beckett


Dors, dors, petit peuple d'or
Tu as la culture pauvre de l'authentique métayer
Tu danses devant les buffets des danses endiablées 
De deuil de misère de fer et d'airain



Tu ressembles l'enfant qui geint sans pouvoir dire
Ce qui au fond de lui le fait tellement gémir



Dors, dors, petit populo
Tu n'as pas la couleur de la populace
Tu n'es pas la foule ni la masse
Tu as la noblesse du coeur et de l'eau

Tu ressembles à l'aube qui fond sur sa proie
En croisant les fenêtres et les dix doigts
(Le soleil des jours nouveaux)

Dors, dors, petit peuple d'art
Tu écris sur les murs de tes quartiers d'hiver
Tu dessines les lèvres de la vérité grave

Tu ressembles à l'homme qui a bien vu l'ours
Qui a dans sa besace ses pauvres ressources
(Le soleil des jours anciens)

Dors, dors, petit peuple sangle
Tu es celui qui donne espoir aux plus humbles
Celui qui gravit les monts éternels de ces capteurs d'âmes

Tu es celui que j'aime pour toujours

Dors, dors, petit peuple d'or,
Sur tes deux oreilles...

Mais brutal sera ton réveil
Crois-en un vieux lion doré


26 octobre 2018





mardi 23 octobre 2018

Comparse...



La politique, ça consiste à dire des choses aux gens

Aristide Briand


L'amour désenchanté des parèdres enfiévrées
Toutes les péripéties d'un monde intercepté

Et l'ensemble des mots échangés dans la nuit
Comme une bulle de dessin connu qui nous fuit

Les puissances de l'argent dans l'hémicycle du vent
Un rien de bonneteau un rien de Hurlevent

Si tu reviens j'annule tout et le reste
Ça tangue ça vire de bord ça empeste

Un couteau dans le dos de la presse
Le Lion de Belfort, scupture d'Auguste Bartholdi, © M.M.
Un poignard dans le cœur du hasard
Une éponge pour la dette aux détresses
Et un si tranquille père peinard

Moi le Lion je reste là, incrédule
Face au sang d'la virgule
De ton hymne à la farce

Comparse


20-23 octobre 2018





jeudi 18 octobre 2018

I love you, psychose...




I love you because, tu es la seule qui n'aime pas les roses...
(...) I love you because, toi c'est autre chose
Michel Polnareff



Quelque simple chose
Une goutte de prose
Ou un parfum de rose

Je t'aime et tout et tout
Tu es la prunelle de mes yeux
Le prurit de mes joues

Petits riens qui nous séparent
Tu m'enfuis, on me barre

Et pourtant on s'aimait bien
Reviens ! Reviens ! Dès demain !

Quelque simple chose
Au lieu d'une sombre psychose...

Je reste à quai.

J'suis mal barré.



18 octobre 2018
Ce texte n'a pas de connotation politique... hihi...






vendredi 12 octobre 2018

Le bouclier humain




Je m'appelle Daoud
J'ai 17 ans
On  m'a attaché avec quelques autres à une usine électrique

Nous ne savons pas trop ce que ça veut dire
On ne nous a rien dit

© M.M.
Mais j'ai cru comprendre que c'était pour pas qu'on bombarde

On est des sparadraps sur la plaie du monde
Contre l'explosion du monde
Contre le bombardement du monde

On nous nourrit un peu mieux qu'avant
C'est déjà ça

Mais la nuit je tremble 
Parce que c'est la nuit qu'on envoie les bombes

Maman heureusement est là dans ma pensée
Elle m'accompagne avec sa douceur et sa bonté

Et puis il y a la prière
On la prononce 5 fois par jour
On est des bons musulmans 
Pourquoi nous arrimer à ce bateau fixe
Qui peut couler à tout moment

En attendant que les jours passent
On pleure souvent, on rit parfois
On est exposés aux intempéries

Moi
J'aurais voulu avoir une amie
© M.M.
Et puis me marier avec elle
Et aussi avoir des enfants

Mais ça fait déjà deux ans
Et on sait pas quand ça va s'arrêter
Cette folie de la guerre


On est des prisonniers sauveteurs
On est des gardes malgré nous
Des prisonniers avec un chapeau en ogive

Oui, je m'appelle Daoud
Je suis un bouclier humain

Priez pour moi et mes copains


12 octobre 2018




lundi 8 octobre 2018

Est-ce la nuit entre toutes ?




Is this the night of all nights
Your scent and fragrance come to mind

Is this the time for all times
I love you all my memories seem to shrivel up
My deceased friend Aline, © M.M.

Oh dear I love you all the more
My baby, my sweet and solemn baby

Is this the night of all nights
Your neck is tender and charm is on your lips

Is this the time for all times
Beloved I miss you every workday all around

Oh I love you ever more
Please Babe don't you notice

Is this the night of all nights
Your hair is curl paper to my hand

I love you every day I love you every night
Every now and then I miss you

Baby oh ! Baby !!
You are the dreamed Knight of my nights

Don't miss the mark
Please... Stay with me

7-8th of October 2018
All rights reserved.

Traduction française :

Est-ce la nuit entre toutes 
Ton parfum et ta fragrance s'évoquent à moi
Est-le moment entre tous
Je t'aime toute ma mémoire paraît fanée

Oh ! Ma chérie je t'en aime d'autant plus
Ma poupée, ma douce et solennelle
Est-ce la nuit entre toutes
Ton cou est tendre et le charme déborde de tes lèvres

Est-ce donc le moment entre tous les instants
Ma bien-aimée, tu me manques tous les jours de ma vie
Oh !Je t'en aime d'autant plus
Ne le remarques-tu pas, s'il-te-plaît prends en note !

Est-ce la nuit entre toutes ?
Tes cheveux comme des papillotes de coiffure entre mes doigts
Je t'adore tout le jour et je t'aime toute la nuit
Tu me manques j'ai besoin de toi à chaque instant

Ma chérie ! Oh Bien-aimée !
Tu es la Cavalière idéale de mes nocturnes
Ne manque pas le but de ta vie !
S'il-te-plaît, reste avec moi !



7-8 octobre 2018




samedi 6 octobre 2018

A peine défigurée ???




Voici, avec un logiciel de traduction en ligne très connu, un poème français traduit en urdu puis retraduit en français (avec le même logiciel de traduction)...
Vous l'aurez reconnu... (?)

                                                   Adieu tristesse,
                                                   Confiance Bonor
                                                   Vous êtes prêt pour cela avec votre transport.
                                                   Si vous n'avez pas encore de compte, inscrivez-                                                       vous maintenant!
© M.M. Musée archéologique d'Arles


     Vous avez déjà une erreur.
     Lentille de voiture ainsi que votre dentiste
     Prix du Pérou

     Confiance Bonor
     Objectifs D-core importants.
     Pississance de l'amour
     Ni chirurgie de la propriété
     Corps de stupéfiants de commandement.
     Tout d'abord
     Tristesse, Barrow Visa.

Voici le même texte, retraduit en sindhî et "recraché" en français après être passé par le turc...

Gul Rose,
Bonus
Taşınmaya hazırsın.
Henüz bir hesabınız yoksa şimdi kaydolun


Ils avaient l'habitude de détester le zenomenon.
Cours d'Arabe Yahya Sierra Dispensé
Boire des calories


Bonus
En-tête D-shell önemlidir.
Aşkın öfkelenmesi
No Mullen Amitaty
Narcotinine coma narcotique.
C'est bien
Anglais, biotechnologie.


Après une telle métamorphose, allez faire confiance aux sites de traduction automatique...

Voici le poème original, très connu, de Paul Eluard, intitulé A peine défigurée

Adieu tristesse,
Bonjour tristesse.
Tu es inscrite dans les lignes du plafond.
Tu es inscrite dans les yeux que j'aime
© M.M. Musée de la Camargue, près d'Arles
Tu n'es pas tout à fait la misère,
Car les lèvres les plus pauvres te dénoncent

Par un sourire.
Bonjour tristesse.
Amour des corps aimables.
Puissance de l'amour
Dont l'amabilité surgit
Comme un monstre sans corps.
Tête désappointée.

Tristesse, beau visage.



Traduttore traditore... Traducteur (automatique...) TRAÎTRE...


mercredi 3 octobre 2018

Le meurtre à Blanc





Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère!
 « Au lecteur » Baudelaire, Les Fleurs du mal


L'engin caresse d'abord le doux duvet de ma tempe droite
Il appuie très fort et rentre à toute blingue dans ma pensée soudain éveillée

Mes potentialités qui ne demandaient qu'à s'épanouir deviennent virtuelles
Mon passé percute et emboutit complètement le présent
Mon avenir haut en couleurs mais déjà menacé se désagrège et s'effiloche sans un bruit

Passé inexistant
Présent sans plus de consistance
Futur harnaché amouraché du Néant

Mes dons sont désavoués, les armes de mon intelligence sont désamorcées
Mes rires d'enfant se figent et coagulent au fond de ma gorge
Le projectile ressort de la tempe gauche
Oui il m'a tué sans rémission possible

Mais qui l'a tiré ce projectile, à la fin ?

C'est TOI qui auras appuyé sur le détonateur, hypocrite lecteur...
Toi qui as laissé faire le jeu de la gâchette
Toi qui t'es bouché les oreilles quand ton frère a fait feu
Toi qui as fermé les yeux quand tu m'as vu pleurer
Toi qui t'es peut-être signé quand la mort m'a flétri
Toi toi toi oui toi

Laisse-moi donc t'expliquer

J'étais un enfant du Sud, un espoir de ma mère
J'étais ventripotent et déjà flageolant
Le kwashiorkor m'a dénutri
Une simple diarrhée m'anéantit
Je suis mort par ta faute
Comme si une balle m'avait atteint en pleine tête
Une balle que tes pays nantis ont tirée cette nuit
En votant pour eux-mêmes, en oubliant mon lit de détresse inouïe
En soutenant les multinationales qui rendent mon beau pays exsangue

Et toi, mon aimable comparse
Sur cette belle planète bleue
Me voyant chétif, amaigri, émacié
Tu n'as rien fait ou si peu
Oh ! Bien sûr tu répondras peut-être :
J'ai donné aux associations mon obole symbolique
« A bas la famine ! » « Fini le handicap ! »

En fait tu t'es acheté une conscience claire à bon compte
Une conscience nette de Monsieur Propre
Qui ne nettoie que son for intérieur

Et laisse le reste du monde dans sa crotte

Non tu n'as pas changé les choses
Tu as laissé se perpétuer
le SSSSSystème reçu en héritage
L'Ur-fascisme mondial de la rage
L'hydre dévoreuse d'enfants

Tu as donc appuyé sur la gâchette et le coup est parti
Je suis mort et tu es meurtrier
Te voilà peut-être débarrassé d'un poids (tu ne crois pas ?)
Les vautours s'occuperont de mes funérailles (n'est-ce pas ?)
Tu n'auras rien à payer là non plus tu vois hypocrite

Tranquillise-toi
Je crève en silence
Tu n'auras que le bruit des pas de ton inconscient tourmenté

Au fond de ton cœur gris


27 septembre – 3 octobre 2018
Les 3 clichés © M.M. (l'auteur)