"Ange est le seul mot de la langue qui ne puisse s'user"
Victor HUGO les Misérables... 1862
orme de loi dans la courbure de l’espace-temps
ceint d’un espoir qui s’efface
lentement comme anastomosé de rivières de diamants
je parle comme toi, le même langage
décodé et inconnaissable
 car l’épilangue se mutine
constamment contre la sangle des mots
| © Aline Maury Coquelicots sur un crochet... | 
              tu montres le chemin qui
monte au cimetière
et je gravis longuement les marches
alizées          les vibrations de mes pas résonnent dans le préau
           et l’hymne à la joie mute et se transforme
comme un escalier qui n’en finirait
pas            comme le trublion sourd de mes déconvenues
arme de ton œil qui foudroie et sidère
                     toi le borgne qui règne en roi sur mes terres  
    
 faucon au pied agile dans l’arbre de
ton corps                 et cédille sans patine    sur les meubles
du vent
souviens-toi bien de ces trois mots qui
peuvent sauver ou perdre
  Pernambouc carafon délétère 
souviens-moi des sentes de la mystique 
         redonne de la force à mes pas dans l’ombre des dariques…
A bientôt sur la terre où gisent les
passés
  entassés comme des feuilles dans
l’humus de ta lave
je prends la première à gauche comme
guidé par des voix
   et là je retrouve ton nom si fidèle
à mes ouïes
          comme résonnent les allées
d’un air de tragique          toi te voilà nue sous la pierre
d’éther et de mystère comblée par-devant les sinistres notaires
je me penche sur ton âtre froide et
délaissée            dévasté de chagrin je plonge mes mains dans
l’orbite de mes yeux                 et le long fleuve de la vie
fait un ruisseau tari
car au fond je suis aussi fort que la
ville...
