jeudi 28 décembre 2017

Les Amis inconnus

        « Je veux être seul en Enfer »
Khalil Gibran


« Pardon pour vous, pardon pour eux, pour le silence
Et les mots inconsidérés,
Pour les phrases venant de lèvres inconnues,
Qui vous touchent de loin comme balles perdues
Et pardon pour les fronts qui semblent oublieux »
J. Supervielle


© M. M.

Dans les phrases
Dans les rires
Dans les sarcasmes gratuits
Des apôtres de ma fatuité
Vide, vide et vacuité

Enfer ô triste commère
Muette comme la mer
Miroir qui renvoie le fini
Perpétuel et imparfait
Dans le tain de son verre dépoli

Mets ta redingote
Prends ton chapeau mou
Ton bâton tes gants
Ton pardessus de route

Repars d’où tu venais
Tu es la moindre motte
Où je trébucherais
Avant que d’être fou
Ou d’être au garde-à-vous
Aux pieds des nazis niais
Pourtant pourtant
Partant
C’est dans tes pans roussis
Que je me réfugie
Et là sublimement
Je reprends souffle avant

Que d’être à jamais englouti ??

Mon cœur bat son plein pas le tien ?
Mon cœur bat la mesure de tes rancunes
et c’est pas sûr non pas du tout
Que j’en sorte vainqueur
De ce col du fémur

A prendre un bain de sel malin
A trempe-la-Mort je suis pas fin
C’est mon entrain qui bat le fier
Quand il est faux
Et je me terre
Dans les fanaux

De la soupière

Ou du bord de la mer

Poème de jeunesse


dimanche 24 décembre 2017

Synecdoque de l'anecdote ou apologue des fabliaux tronqués



On ne conçoit pas plus une maison sans lampe qu'une lampe sans maison. Gaston Bachelard


L'anecdotique des anacondas est relativement constrictif, il faut bien le reconnaître

les péries mouches de l'escarmouche rencontrent souvent leur contraire, ne croyez-vous pas

un nauséabond retour sur investissement semble se mariner parfaitement au ginseng serré de l'entrechat

carrément vitupérant en venant comme par hasard dans les soupentes du suspense, un oligarque plutôt énarque fait trembler les sous-fifres au parti prenant

c'est toujours - c'est bien connu - les lampistes qui prennent, en parlant de prendre
© M. MM, 24 sécembre 2012

un homme plutôt bavard se taisait sur mon boulevard depuis qu'Higelard et Arrêteski ne faisaient plus la paire de hobereaux avinés

ce qui fait pas mal de temps

pendeloque du pendable et hémicycle du cycliste à la cystite de mon cytise bicolore de Cornouailles

les hommes politiques sont tous des veinards : ils ne sont pas engagés par leurs promesses d'un soir... ce sont des buvards invétérés, qui absorbent les voix du peuple et se laissent impressionner par les urnes scellées... des années futures

Prurigo intense du monde des insectes dans le réservoir de la mère Pétard

Il faut bien en finir avec les mots, comme on en finit avec les morts, mais pas si facilement qu'on le croit

Reste à dédramatiser le chlore comme substituant d'ersatz du produit de remplacement... et l'accepter comme succédané d'objet transitionnel

Tout un maelström de dérisoire incandescence, froid comme le Rhin un soir d'hiver.

Pardonnez mon insouciance, le mot la masque mal, le mal inspire le mot...






vendredi 22 décembre 2017

Complinthe de l'ahuri





J’étais la cloque
Tel un jérémiaque
Hérésiarque

Je plantais mes clous comme des paroles de sapience
J’énervais le vide

Dans l’aube je ruminais mes réparties
Comme un soliloqueur
© M. MM

Je pensais, avec mon corps
Et avec mon sang

J’arrivais dans un pays
Lointain
D’où personne
Ou presque
Ne revient

Je mâchais mon urgence
Comme un viatique
Pour la partance
De mes tripes

Effaceur,
Apollyon
Ange de l’extermination

Mon être buvait le temps
Comme un ciboire
Et de déboire
En contre
Et en déconvenue
Je paressais à travailler
Avec la force de l’arme
Tranchante

J’étais la cloque
Un jérémiaque
Hérésiarque

Porteur d’une semence
Un peu étrange
Un peu commune

Je bichonnais
Mes infortunes
Elles me valaient
Comparaison
Et portique de confirmation
De mes désirs
Les plus secrets.

J’étais à un point de non-retour
Un check point Charlie
On allait me descendre
De mon piédestal
Maudit

J’étais maudit
Je portais l’opprobre
Et dérivant
Je quittais l’orbe
De la terre
Pour alunir
Sur un astre
Pétant
De dix mille volcans

Mes pensées et mes actes
Sont partout
Comme des rimes
Fatales
Qui transpercent tout

Lisez : Rien
Car l’imaginarque
Est un manteau
Pour le gueux
Croyant en Dieu
Envers et contre
Tout

Je ruminais
C’était fatal
Ça se savait
Les gens le disaient
Il fallait faillir
Et sans faiblir
Comme un tire-marque

Une tire et deux plombes
Quelques osselets brisés
Ou la rotonde
Une Faculté
A rebours
Une contrescarpe
Pour toujours…


vendredi 16 juin 2006

lundi 4 décembre 2017

Freedom




« se croit libre celui qui ignore les causes »
Spinoza



on veut te claquemurer
et te claque-mourir
pour te rendre mesquine
telle un souvenir
mauvais
vipérine

on ne tolère pas ta fieffée
petite gueule de fée
tes remontrances parlantes
dans le cinéma muet
des années trente

© M. MM
et tous les prévaricateurs
t'abusent comme des enfants de chœur
ils veulent te donner
le baiser
de la peur
le baiser 
de la mort

et ouvrir tes dossiers
pour mieux les faire cramer
dans les caves assombries
où le bon vin vieillit

on ne veut pas de tes sourires ensoleillés
de ton sein nourricier
et de tes bras puissants
qui portent notre monde
reconnu finissant

ton regard souverain
tes longues mains
effilées
et tes oreilles blessées
ton manteau de lumière
et tes coupures de guerre

on veut te claquemurer
et te claque-mourir
on veut arracher
ton chapeau de délire
et t'user
à force de te délaisser

on veut t'arracher
tous les arbrisseaux
où tu caches tes enfants
expression de valence
des vrais "sans dents"

liberté entravée
comme un bateau sans nom
dans un pays désert
où la vie fleurissait

liberté écrasée comme un magot gâché
dans un tripot immonde
où tous les barytons
chantent un air de fanfare

comme des gardiens de phare
qui voudraient naufrager
les vaisseaux de haute mer
en brisant cercle d'Amitié
et vérités premières

liberté tu t'envoles
vers des cieux plus cléments
en nous abandonnant
tes habits inutiles
dans nos mains de débiles
vagissants
et serviles...








dimanche 3 décembre 2017

Un chien qui erre n'est jamais perdu





"Le romancier n'est plus qu'un greffier, qui se défend de juger et de conclure... Il disparaît donc, il
garde pour lui son émotion, il expose simplement ce qu'il a vu." Zola


© M. MM


Le monstre regarde sa montre, 
le vide est olympien 
comme le calme 

avant la tempête, 
les archives sont saturées, 
le puits sans fond de la tonsure 
rejoint le grand abîme de la littérature : 

quelques micro-minutes
une poignée de nanosecondes
des teraoctets de données dans un espace minuscule.

Un chien qui erre n'est jamais complètement perdu
il regarde sa montre et poursuit sa route...