Point d'orgue
Taper dans le mille, alors que
l’univers tape dans le billion.
De la lenteur comme d'un choix de vie |
C’est une chose terrible que de
penser l’impensé d’hier, et celui de demain. Les ornithorynques
de la vérité sont hybrides et ont une quantité faramineuse de
paires de chromosomes. Inclassables et fétides.
On arpente le gré à
gré de nos poussières et on fait de la macro sans objectif pour
régler nos lunettes. Je sens la brise enlevée et légère remonter
mon corps allongé sur la terrasse où s’insurgent les élans
phoniques du brouhaha d’en bas. Là est la richesse, sur cette
terrasse isolée et presque funèbre, sur le bois de sapin de nos
paris ratés, de nos malheurs passés. Car de cet édifice construit
comme un mausolée, il y a nos regrets, nos hésitations, nos vaines
décisions.
Je clame seul et sans faire aucun bruit que la vie actuelle est
funeste, le plaisir fugace, la joie éphémère, le bonheur et la
félicité transitoires et souvent dévastateurs. Mais J-J. Rousseau l’a
dit bien avant moi, dans les notes de ses musiques passagères, dans
son herbier de folle avoine, dans son île sans habitants d’humaine
condition. Nous voguons au fil de l’eau comme dans un seau, nos
circumnavigations sont plates comme la terre elle-même semble plane et livide et c’est
sous les cieux d’airain que la vérité se meurt, se meurt de
n’avoir pas vécu.
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