mardi 30 août 2016


Du bon usage de la science... petite promenade épistémologique...


"Le malade est plus reconnaissant à la médecine qui le guérit 
qu'au conseil qui le préserve."Vicente Espinel



Le phlogistique 
Fluide calorique
Ectoplasme 
De pléonasme...

...L'homme de Piltdown
En perd son âme
Le Rayon N
Ses partisanes...

  
Effet Kirlian, la preuve par l'image ??
...Cahin-caha 
Tous les fatras
Astrologie
Et paradis
Artificiels
Effet Kirlian 
Mémoire de l'eau
Et gargamelle 
De nos poubelles
Vont au cachot
Aux oubliettes...
De la Vachette


Mais de la Science 
Sur nos étals
C'est la défiance
Effet létal
De transhumance
Retour de flamme


Quel grand dommage
A l'oriflamme
Au vieil adage
Sapience... 
Conscience...



Savoirs de terre
Source de jouvence
Prescience de mer
Graal immense


Qu'avons-nous fait
A notre abri
Nous sommes surfaits
Bel et bien pris
Au grand filet
D'une longue nuit

Quand la technique
A la rescousse
Tourne nos pouces
Dans sa gymnique 
On croit rêver
De gros billets
Très antalgiques

L'rayon de la haine
A c'qui me semble
Dès cet été
Et en confiance
Veut rattraper 
Le temps perdu
Dans sa crédence


Ça fait obus
Dans un couloir
Et vérité
Déboussolée...

M'sieur Dam'
J'suis qu'un quidam
(En son comptoir)
Je n'en veux pas 
Aux scientifiques
Mais à l'abus 
De leurs pouvoirs
La honte est bue...
Pardonnez
 L'impéritie
Incontrôlée
De malappris...
De hérisson
Pelotonné
 Dans sa raison
Émoustillée
Mais la planète
Tourne ma tête,
J'aimerais donner
Encore encore
Un peu de paix
A ce grand corps

Changer l'décor...



samedi 27 août 2016

Déclin ou renaissance ?

"Je suis pessimiste avec la tête et optimiste avec le coeur" Joseph Joubert   


"Quel dieu, quel moissonneur de l'éternel été,
Avait, en s'en allant, négligemment jeté
Cette faucille d'or dans le champ des étoiles"
Victor Hugo, Booz endormi

Dire ou ne pas dire, taire ou ne pas taire, panser ses plaies avec sa plume, d'un bec flâneur, se laisser porter par les vagues-à-l'âme, qui comme des trompettes de la mort sont des sirènes qui chantent en silence et baptisent l'été virulent de regrets amers... Tâche cyclopéenne et futile ? Renaissance d'un déclin ? Déclin d'une Renaissance ?

J'ai comme la nostalgie des vies simples et rudes des Orientaux. Des Mongols. Des Aborigènes d'Australie. Des Touaregs. Des peuples autochtones.

Mah-jong et feuille morte recroquevillée. Ne sommes-nous pas tous
un peu recroquevillés dans notre société ? ©Michel Marchand
Dans notre société – ce jeu de société – enrhumée par ses propres dilutions allopathiques, ses vapeurs technologiques, ses aléas diaboliques sur l'échiquier et ses comédies létales (au niveau mondial)... les aigreurs et les relents, les reports sine die et les ratés, les faux-départs et les bruits de couloir, sont des symptômes d'un mal (nécessairement ?) mortel. Nous nous dirigeons vers une fin malheureuse, sans le sauf-conduit d'une vraie éthique, sans le laisser-vivre paraphé de l'authentique moralité, oui, nous nous dirigeons vers un rictus mortuaire, grimace dessinée sur un masque aux couleurs changeantes mais ternes - et pourtant, autrefois si belles... ces couleurs délavées... dans des cœurs compassés.

Si seulement tout cela n'était qu'une illusion de la mélancolie... si seulement j'avais tort dans mon analyse d'un alarmisme rampant... je ne demande vraiment pas mieux...

Mais nous allons bel et bien au désastre, nous les humains si fiers de nos réalisations, de nos voyages dans l'espace et de nos réseaux planétaires... notre bateau part à la dérive et fait eau de toutes parts, les éléments se déchaînent alentour...

Notre cuirassé n'est plus, en fait, face aux forces de la nature en colère, qu'un frêle esquif au long des récifs immergés; devant tous ces formidables bouleversements, notre civilisation est comme une épave condamnée à orner les paysages sous-marins, une mécanique dépassée par les éléments désenclavés et débridés.

Nous coulons, tout simplement, nous coulons... et pas grand monde pour écoper... en tout cas pas assez, semble-t-il.
C'est comme si l'univers en avait soute de nos simagrées.
Vade retro homme déluré... voudrait nous dire le vent mauvais. 

Avec panache (c'est notre restant de grandeur), mais qu'importe après tout - les jeux sont faits - nous saluons un monde finissant...
En attendant le jour qui vient toujours après la nuit. 
Car tout, fort heureusement, n'est pas fini. Intime conviction d'un rescapé de la vie... comme nous tous, en sursis.


Nous sommes pour autant sans émulsion salvifique, comme égarés et condamnés par la faucille qui moissonne nos vies dans la nuit battante... 
Misère et petitesse de l'homme si faible face aux défis du monde moderne.




samedi 20 août 2016

Point d'orgue



Taper dans le mille, alors que l’univers tape dans le billion.

De la lenteur comme d'un choix de vie

C’est une chose terrible que de penser l’impensé d’hier, et celui de demain. Les ornithorynques de la vérité sont hybrides et ont une quantité faramineuse de paires de chromosomes. Inclassables et fétides. 


On arpente le gré à gré de nos poussières et on fait de la macro sans objectif pour régler nos lunettes. Je sens la brise enlevée et légère remonter mon corps allongé sur la terrasse où s’insurgent les élans phoniques du brouhaha d’en bas. Là est la richesse, sur cette terrasse isolée et presque funèbre, sur le bois de sapin de nos paris ratés, de nos malheurs passés. Car de cet édifice construit comme un mausolée, il y a nos regrets, nos hésitations, nos vaines décisions. 

Je clame seul et sans faire aucun bruit que la vie actuelle est funeste, le plaisir fugace, la joie éphémère, le bonheur et la félicité transitoires et souvent dévastateurs. Mais J-J. Rousseau l’a dit bien avant moi, dans les notes de ses musiques passagères, dans son herbier de folle avoine, dans son île sans habitants d’humaine condition. Nous voguons au fil de l’eau comme dans un seau, nos circumnavigations sont plates comme la terre elle-même semble plane et livide et c’est sous les cieux d’airain que la vérité se meurt, se meurt de n’avoir pas vécu. 




Premier mai 2007

©Aline Wery
Ce jour que je consacrais naguère à la reprise du travail, je l'ai usé en activité fébrile et vaine : je suis allé après avoir lu quelques articles dans la revue Esprit, voir les « Vacances de Mr Bean ». Cliché pour cliché, le sang de la « méguerre » me semble gaspillé et c'est comme si on n'avait pas avancé d'un poil de « poilu », dans ce Verdun glacé des journées moroses. Un Chemin des dames où le pion est pipé, où rentrent les moissons de nos amnésies d'amnisties, comme si j'étais devenu l'ombre d'un étudiant, le report des voix sur l'abstentionniste illusionniste, grevé de dengue ou de malaria. Une pure folie, l'amour, mais (qu'en sais-je ?) la plus belle, la plus notoire, la plus entachée de notabilité. Il y a, et ce n'est pas peu dire, une sorte de « mannequinage » du côté de la politique, qui tremble à l'idée même de sa spectacularisation, de son inachèvement sans l'apport, le support même, de son public.
Je suis un corps calleux, et de cette callosité je me fais une carapace, avec au fond le jeu vivant des désirs secrets, des amours désuets, de cette déchéance qui semble être formatrice pour le vent de ce monde. Mais ce monde gît au pouvoir du Trompeur, et le « pouvoir trompeur du péché » a entamé la vision de nos mécontemporains, m'atteignant moi aussi, comme partie non prenante, mais comme tenté de l'être, comme privé dans mon cœur de la sagesse qui appartient à ceux qui sont dans l'équilibre et non dans le manque psychique de la vérité. (...) Les combats internes sont les plus sangsues, ils captent et dérivent une énergie qui autrement aurait pu servir à l'obtention d'une beauté, d'une intention, d'un dessein, d'une vérité. Alors épuisé par tant d'intestines rancœurs, je me laisse aller à envier la place d'un autre que moi, ou l'existence d'un autre moi, plié aux cadres rigides de la société occidentale : je brigue la place de secrétaire, d'agent administratif, en vue d'une sombre perspective, et avec ce paraître qui semble combler un ego assoiffé de sécurité et de cette grandeur conférée par les tâches subalternes. Car dans cet adjectif il y a « terne », et dans ce terne-là on croit voir des brillances, d'obscures et vraies lueurs, sans autre éclat que le reflet de la lune rieuse, de l'apprentie qui initie à ses douces remontrances, dans une mansuétude aussi dense que peut l'être celle d'une mère sereine, tendre mais sévère et exigeante à la fois.

(...) Insensible au temps qui passe, je reste en attente de ce bonheur de trouver un maître, son maître.

vendredi 19 août 2016

Although men are accused of knowing
their own weakness, yet perhaps few know
their own strength
Jonathan Swift


Olive noire bruissante de soleil
tu m'as donné la couleur nonpareille
comme un sépia de photo ancienne
tu arrimes l'art de mes antiennes

je parle avec toi à travers le passé
les années passent mais ne t'oublie jamais

je t'aime comme le vent
aime jouer dans les rideaux
il nous faut remonter au temps
merveilleux des cadeaux

le temps perdu de l'enfance
le pain bénit de l'amour
comme si tout autour
était obsolescence

Olive noire, luisante de vermeil
comme un angelot serti de vérité
si tu savais combien de sang j'ai donné
dans les étangs striés de merveilles

comme  un bébé dans son berceau
comme un fœtus un embryon
une cellule fécondée

avant de me retourner
au fond de l'aube des éons
au for intime du néant


Olive noire, je n'arrive pas à t'oublier
il manque toujours un jour à mon calendrier




dimanche 14 août 2016

Manu militari


Trois rencarts de requins-marteaux
un enchevêtrement d’Orpailleur
un grand trafic sur les canaux 
de vénusiens vaporettos

une orque de barbaresque
un ou deux fretins rêveurs
du renoncement au burlesque
comme un para-spleen pour le cœur

(le lion en cage
de Marivaux)


...
 © Aline Wery

  Métastase de malheur
  par l'écheveau de Polycarpe
  tu matricules la contrescarpe 

  des vins moqueurs
  des vins matraques
  de notre peur





si je dois chanter ces mots
en plumitif
ou les graver au gérondif
en biographe


sur le rempart aux cachalots
ou sur les monts
même autographes 

du tac au tac
en hérésiarque

je le ferai sans ablation
et sans façon

pour la survie des parigots
et des foutraques
comme un cancer aurait éclos
dans mon cerveau

je le ferai en ingénu
pour les pays non alignés
les pauvres types et les ratés

les refuzniks
ambigus
et les beatniks
attardés

pour l'humble requête 
missionnaire
des lanceurs d'alerte

tu le sais je le ferai
et même... peu me chaut... 
en solitaire
s'il le faut