En mémoire du premier Empereur de Chine

                                                                                                             En mémoire du premier Empereur

de Chine, 秦始皇 (Qin Shihuang)

qui chercha à atteindre l'immortalité...

Notre civilisation aussi est menacée de disparition... et se
révèle éprise de grandiose et meurtrière comme le fut le règne de l'empereur de Chine

je donnerais volontiers un empire pour que rien n'empire

les animaux en voie de désagrégation s'évanouissent doucement dans le lointain proche

et tous les fabricants de drogues par vaccins interposés se pâment à l'idée d'en découdre

Nom de Qin Shihuang, en chinois (petit sigillaire)

un homme est mort sur le pavé

comme une source vitale de sentiments si blets

que tous les oripeaux de lumière étamée

semblent iriser les photographismes de l'oubli

un dard dans la peau pour toute éternité

la sensation oblongue-oblique de tant de charmeurs de serpents

une sorte de dictionnaire de rimes pour l'infiniment grand

les bibliothèques de Babel dans le rift du vantail

je remise mon effroi en les hymnes bachiques

et tous les battements de paupières telluriques

sont des enfants gâtés à l'arbre de tes mains

je donnerais volontiers

la moitié du passé

pour que plus rien n'empire

dans la prairie du monde

et dans le despotat dépendant de l'Épire

Qin Shihuang a fait enterrer une armée entière de soldats de terre pour tenter de
perpétuer son Royaume dans l'au-delà...

mais casser le passé c'est atteindre l'avenir

et il nous faut ruser avec le temps qui fuit

et relire les plaisirs minuscules

de Philippe Delerm

pour construire des édicules

de véritables endodermes

sensibles à l'or noir de la nuit