lundi 18 mai 2015

Ce faux poème est-il de moi ?
Le vrai self s'exprime-t-il là ?


Je ne suis plus un poète
Seulement un assassin
J’ai tué en moi l’être
Qui vivait sans venin

J’ai parlé au mort ce tueur
J’écris mon propre malheur
Tel un trésor que j’enfouis
Au fond de mon cœur contrit

J’écris l’infini avec la douleur
J’écris l’infamie et son impudence
Je rime de toi les dernières croyances
Comme un sombre et mauvais parleur

Oh ! ce rythme effréné des secondes
Qui bouscule le blé vert de mon monde
Et renfloue les cimes étrangères
Dans un recueil de hauteurs altières
Comme cette statue "ausculptée" de nuit à Lisbonne, et qu'une étoile éclaire, mes mots 
sont devenus des êtres austères et discrets qui éclairent -faiblement-
le sens suranné de la vie...  dans la grand'nuit de l'oubli

Las ! la ronde est folle et perverse
Je tente en vain de quitter l’averse

Sous la pluie battante de mes peurs
Mon âme est détrempée comme un pull-over

(...)

Je ne suis pas un poète
Mon art est une imposture bête
Et rien ne sert de croire en ça
Seulement la force de la joie

Ma joie elle est neuve et entière
Elle répond présente et parfois
Elle me tend une longue rapière
Pour batailler avec l'aloi

(...)

(J’ai trucidé ma poésie
A force de sanglots sémantiques
Ses jours de toute manière
Étaient comptés
Pour de bon
Mes mots ? des dents cariées
Qu’on ne saurait couronner
Il faut don' les arracher
A mon péricarde nostalgique
Et ne plus me mettre à la question
Une pitrerie de plus - ou moins...
Dans les soupentes de la raison
Qu'est-ce que ça change aux lendemains)

Tous mes objets transitionnels
Vont quitter le navire à la nage
Je suis un bien singulier pluriel
De la quatre-vingt-dix-neuvième page...



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