samedi 18 avril 2015

Attention peinture fraîche

Demain à la fraîche
J’irai voir si tes tempes ont grisonné
Si les sourires de tes yeux ont creusé
Leurs sillons
Saint Léons, Aveyron


J’irai voir si tes reins ne sont plus alanguis
Si tes mains écrivent toujours 
les arabesques de l’ennui
Ou si tu chantes guillerette et enjouée
Avec l’amour pour aiguillon et même si l’année

Passée à m’attendre n’a pas privé tes doigts
De temps et de pavois

Attention peinture sèche
Mon âme est craquelée
Comme une terre brûlée
Et je suis tête-bêche
Avec mon air d’y croire
Contre vents et marées

Mais je ne t’en ferai pas accroire
Toi qui as tant vécu de rêves
Et qui, au contraire d’Ève
As vaincu le dragon laineux
Le serpent venimeux
Taille de guêpe, Micropolis...
Et le sycophante méritant
La leçon que tu lui as donnée
Céans

Attention peinturlure
Badigeonne et rature
Souviens-toi des ordures
Qui t’ont traitée comme telle

Cousins des infidèles
Fieffés montreurs de Jézabel
Comme revenus à la raison
Mais fous si fous tout au fond

Attention : le symptôme
Cache la forêt des hommes
Et te fait vider la place
Comme par contumace

Attention peinture fraîche
Amie tu restes fraîche
Et je t’aime comme un rai
Dans un grenier
Soleil perché


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