vendredi 1 juillet 2016

...
Ce soir ou bien jamais,
Ce sieur couleur de jais
Parlait
Comme un robuste dans la pénéplaine
De ses vœux dépassés par la haine

Je parle au temps et participe à l’art
Comme un lézard 
             fait luire son soleil
Que repoussent les vitres porte-faix
Au pardessus de l’humble 
             dirimant bazar

A Istanbul j’ai bien cru me convertir
Dans une autre vie peut-être le devenir
Fraiera avec l’effroi
Et l’œil sombre beffroi
Aux patenôtres des apôtres
Clignera d’aise dans le déboire
De ce grand soir

... moment de mise au propre...
Ce soir ou bien jamais
M’ont dit les hommes du Biafra
Il faudra bien qu’on fiche la paix
À  ces malfrats

Attendre encore un jour encore une heure
Sans contrefait
Et parapluie de ton abstrait
Aimer encore les fournisseurs

N'a guerre que Jadis

Que dire de la désolation
de la déréliction
de la déliquescence des chairs
dans la folie et dans une barbarie sans nom

Qui dit barbare (!!) est lui-même barbare
disait Lévi-Strauss
et nous qui chaussons nos bottes
et nous qui armons nos fusils
et nous qui criblons de coups de canon
les meurtriers contemporains

Nous sommes les reflets inversés
des grands cadavres à la renverse
nous sommes les oublieux
de tant de terrains adverses

On ne peut pas rester sans rien faire
il faut répondre au feu par le feu ?
mais au fond y a-t-il une seule religion
qui ne déterre pas la hache de guerre...

Dans l'émotion et l'amalgame
il faut trier les vagues à l'âme
et sérier comme il faut les problèmes
en attendant la suite pour violon blême

Nous sommes tous des parisiens pressés
par l'image décondensée
simulacre et simulation
n'ont plus cours dans nos maisons

Nous sommes tous concernés
et c'est nouveau on n'en parlait
pas tellement pour nos voisins d'Irak
quand la guerre du Golfe a commencé

Nous voilà donc en première ligne
nos alibis sont des esbignes
et tout est à renouveler
qu'un sang impur...
nous dit-on ?

Tenez la dragée haute
à ces Bartók des grandes orgues
les vauriens et les paltoquets
qui sont aussi des va-t-en guerre
c'est ce qu'on veut nous faire avaler

dans notre café du matin